
Camarade général d’armée Raul Castro Ruz, Premier Secrétaire du Comité Central du Parti communiste de Cuba et président du Conseil d’État et du Conseil des ministres,
Camarades de la présidence,
Membres des familles des combattants tués pendant la guerre de libération ou qui sont morts après le triomphe révolutionnaire,
Chers habitants cette municipalité, qui préserve et consolide l’œuvre née du sacrifice et du sang de ses héros,
Camarades,
Nous, les Cubains, avons la chance de pouvoir compter sur plusieurs sites vénérables, marqués par notre histoire ; celui-ci en est un, non seulement à cause des batailles livrées depuis ces lieux, mais aussi parce qu’ici gisent des héros de nos guerres de libération, dont un autre Titan de bronze : Juan Almeida Bosque.
Dès le début de cette 60e année de la Révolution, durant laquelle nous commémorerons le 150e anniversaire du lancement de nos guerres d’indépendance, ou, ce qui est pareil, la continuité de 150 ans de luttes, la Patrie nous appelle à nouveau à rendre hommage depuis cet espace exaltant de la géographie cubaine, où nous sommes venus inhumer les restes de 33 combattants de l’Armée Rebelle qui firent partie des colonnes du Troisième Front Mario Muñoz Monroy.
Les restes mortels de ces patriotes immortels, certains tombés dans la lutte insurrectionnelle, d’autres morts après le triomphe révolutionnaire, reviennent auprès leur chef légendaire, le commandant de la Révolution Juan Almeida, dans ce mausolée situé dans l’indomptable zone montagneuse dont font partie, entre autres, deux sites sacrés : San Lorenzo et Dos Rios, où sont morts le Père de la Patrie et notre Héros national.
Trois commandants, sept capitaines, cinq premiers lieutenants, un lieutenant et 17 soldats, dont trois héroïnes, reviennent à présent dans cette demeure, non pas de repos posthume, mais de veille permanente. Ils reposeront ici, au sommet de la colline, où ils ont atteint pour toujours les cieux de l’honneur, qui leur appartient.
La création du Troisième Front dans ces montagnes cubaines répondait à la conception stratégique du Commandant en chef, pour qui il était décisif d’ouvrir un nouveau front de guerre à proximité de la deuxième ville la plus importante du pays, Santiago de Cuba, chef-lieu de la province d’Oriente de l’époque, où la tyrannie avait concentré de nombreuses forces militaires, parmi les plus expérimentées sur lesquelles elle pouvait compter.

La mission était de harceler, battre, immobiliser les forces ennemies et faire ressentir la présence proche de l’Armée Rebelle dans les environs de Santiago de Cuba.
Les colonnes de ce Front jouèrent un rôle décisif dans la défaite de l’offensive durant l’été contre le Commandement général et dans la victoire des rebelles, qui déboucha sur l’entrée de la ville de Santiago.
Lorsque la tyrannie tenta de détruire la Révolution avec l’opération FF, les forces les plus aguerries furent regroupées pour défendre le principal bastion insurrectionnel. Ici, les combattants du Troisième Front prirent part à des combats intenses, malgré un rapport de forces nettement défavorable. Ce furent alors l’esprit révolutionnaire, la fermeté des convictions, le courage et l’audace dont firent preuve les guérilleros durant ces journées héroïques, qui firent avorter les tentatives ennemies de s’emparer du Commandement général de l’Armée rebelle.
Au cours de cette avancée irrésistible, les combattants du Front revinrent vers ce territoire, lançant à partir de ce moment-là des actions qui refermèrent le siège autour de Santiago de Cuba, tout en paralysant les mouvements de l’ennemi dans la zone.
Des combats comme ceux du Cobre, de la caserne Dos Palmas, El Platanal, Tres Pechos, Filé, Parana ; la bataille de Guisa, avec le soutien des troupes du Premier Front ; la prise de Baire, Jiguani, Maffo et Palma Soriano, auxquels s’ajoutent plus d’une trentaine d’actions de commandos, sabotages, embuscades et opérations de sauvetage, dévoilent fidèlement toute la gloire de ces troupes de guérrilleros.
Le Troisième Front, en plus du courage dont il fit preuve dans les actions combatives, fut un exemple d’organisation et d’application de mesures au bénéfice de la population, qui seraient le prélude de l’œuvre de transformation qui allait s’opérer après le triomphe révolutionnaire.
Le 30 décembre, avec la reddition des forces de Batista à Maffo, la dernière possession ennemie entre Santiago de Cuba et Bayamo tomba et les forces des Premier, Deuxième et Troisième Fronts rebelles, qui avaient combattu ensemble, se préparèrent à lancer l’assaut final sur la ville, ce qui ne fut pas nécessaire car l’ennemi, démoralisé, déposa les armes et la cruelle tyrannie s’effondra le 1er janvier 1959.
La mission confiée était accomplie : la défense du territoire fut possible grâce aux actions courageuses et téméraires des glorieux combattants de ce Front, guidés par leur chef infiniment cubain, énergique et enthousiaste, le Commandant Almeida, et résolument soutenus par les paysans et le peuple de ces montagnes.
Comme le signalait Raul à très juste titre, et je cite : « Almeida a accompli, avec sa fidélité proverbiale, son efficacité et son esprit de sacrifice, la mission de créer le Troisième Front et de parachever plus tard l’encerclement de Santiago », fin de citation.
Aujourd’hui, par cet hommage posthume, nous réaffirmons notre loyauté et notre fidélité envers tous ceux qui ont rendu possible le triomphe, nous confirmons la fierté révolutionnaire et patriotique pour cette belle histoire ; nous exprimons notre décision d’assurer la continuité de l’œuvre révolutionnaire, face aux nouvelles réalités qui nous imposent un monde unipolaire mondialisé et les velléités hégémoniques de la superpuissance voisine, qui persiste dans ses intentions d’effacer notre mémoire historique, de briser notre identité et de nous imposer une plateforme visant à restaurer le capitalisme sauvage dans notre pays pour, avec les recettes du modèle néolibérale, détruire nos conquêtes de justice sociale et d’égalité, humanistes et inclusives.
Nous, les Cubains, devrons revenir ici à maintes reprises, pour nous imprégner de l’exemple de cette troupe qui nous accompagnera toujours, dirigée par Almeida ; des guerriers qui fertilisent non seulement ce sol, mais aussi nos sentiments patriotiques.
Devant leurs stèles, nous réaffirmons avec dévotion et respect que rien ne fera plier le peuple cubain dans sa détermination à défendre et construire une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable.
C’est une façon de dire que nous n’oublions pas et que nous ne faciliterons ni ruptures ni distorsions dans notre mémoire historique, car l’héritage des valeurs, des sentiments révolutionnaires, du sacrifice, de l’altruisme et de l’exemple qu’il nous offre est immense pour comprendre d’où nous venons, qui nous sommes, et surtout pour nous renforcer dans notre conviction de ce que nous devons faire pour protéger, défendre, consolider et perfectionner nos conquêtes. En effet, ce qui se passe aujourd’hui ne saurait être séparé des racines qui nous nourrissent et nous fondent.
C’est ainsi que nous mettons en pratique l’enseignement de José Marti selon lequel « honorer honore ». Nous honorons nos héros et nos martyrs, tous ceux qui ont contribué avec des actes concrets et des réalisations, nous honorons les fondateurs, notre peuple héroïque et combatif, la génération historique qui atteignit le rêve et en fit une réalité, Fidel et Raul, et par là même, nous honorons la patrie, la Révolution et notre socialisme.
Mais cet hommage honorable que nous rendons en ces jours si singuliers doit se multiplier et s’exprimer dans l’honneur quotidien que nous devons rendre par notre travail créatif et innovant, avec l’amélioration de l’efficience dans la production et les services, avec des investissements en tous genres et la protection de la nature, avec la création de richesses et l’épargne ; en comptant sur la contribution de tous les acteurs économiques, les formes de propriété et de gestion, afin de réduire, tous unis, les conséquences du cruel blocus impérialiste et surmonter les pénuries matérielles qui se répercutent sur l’économie et sur la qualité de vie quotidienne de notre peuple.
Cuba défend avec fierté ses héros comme ceux-ci ont défendu un jour notre indépendance. Tel est et restera l’engagement éternel des Cubains loyaux envers les pères de leur lignée : sauvegarder la souveraineté du pays. Cuba a été libre un jour grâce à eux et aujourd’hui et demain, il le restera aussi pour eux, parce que leur exemple nous interpelle et nous inspire, parce que leur victoire est d’ores et déjà la nôtre et qu’il nous incombe de la rendre éternelle.
Pour être conséquents avec l’œuvre de leur vie, il nous faut faire passer avant tout le reste un comportement responsable, honnête et décent – antithèse de la vulgarité et de la banalité –, avant l’indiscipline, l’illégalité et la corruption, afin d’éradiquer les manifestations néfastes qui nuisent et entravent les acquis exaltants de la Révolution cubaine.
C’est sur ces raisons, et sur d’autres encore, que repose notre capacité à surmonter l’adversité, à croître, à nous dépasser et à rendre nos conquêtes durables, meilleures et impérissables.
Notre président, le général d’armée Raul Castro Ruz, nous y a appelés et notre histoire de près de 150 ans de lutte révolutionnaire nous y appelle également.
Ce sera le meilleur hommage et l’honneur le plus cohérent que nous puissions rendre au commandant Almeida, aux membres de sa troupe courageuse et combative, et à son frère de lutte Fidel.
Gloire éternelle aux combattants du 3e Front Mario Muñoz Monroy !
Vive son fondateur, son guide et chef légendaire, le Commandant de la Révolution Juan Almeida Bosque !
Vive la patrie qu’ils ont libérée !
Vivent Fidel et Raul !
Vive la Révolution cubaine !
Le Socialisme ou la mort !
Patria o muerte !
Venceremos !
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