La fermeture de la prison de Guantanamo ne rapprochera toujours pas Cuba d’une récupération de la base

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Sur la carte, la base navale de la Baie de Guantanamo, occupant seulement 45 kilomètres carrés sur le côte est de Cuba, n’est pas très impressionnante.

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Elle a été cédée aux Etats-Unis sous l’accord américano-cubain de 1903. Les Etats-Unis ont depuis payé à Cuba 2.000 dollars par an pour pouvoir en faire usage.

Bien que le prix ait augmenté à 4.085 dollars par an en 1938, le gouvernement cubain n’a apparemment rien reçu depuis l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro en 1959.

La Baie de Guantanamo est par la suite devenue le centre de la tourmente encombrant les relations entre Cuba et les Etats-Unis.

Le gouvernement cubain a déclaré que les Etats-Unis ont menacé Cuba d’attaque nucléaire si le pays interférait avec la base navale. Cette dernière a, selon le gouvernement cubain, servi de couverture pour faire passer en contrebande des armes américaines aux rebelles cubains et a été utilisée comme centre d’opérations pour préparer des actions contre le gouvernement cubain.

Pendant longtemps, les Etats-Unis ont rejeté ces inquiétudes et ont développé Guantanamo de la manière dont ils l’entendaient. Le président américain Barack Obama avait déclaré avant son élection qu’il souhaitait fermer la prison, principalement à cause de son statut emblématique représentant les pires abus de la guerre contre le terrorisme.

Mais Guantanamo n’est pas simplement une prison. Même si la prison de Guantanamo est fermée, Washington est resté inébranlable dans son refus de restituer l’entière base navale de Guantanamo au gouvernement cubain.

Le dégel des relations avec Cuba ayant débuté en début d’année, la Maison Blanche a fait savoir que M. Obama « croit que la prison de la Baie de Guantanamo devrait être fermée […] mais pas la base navale ».

Ce message a été réitéré par les Etats-Unis avant la visite du secrétaire d’Etat américain John kerry à Cuba cette semaine, le Département d’Etat ayant indiqué que toute discussion à propos de Guantanamo était hors de question.

Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a annoncé vendredi que les deux pays avaient convenu de créer une commission pour discuter des dossiers urgents, « dont certains qui sont dans l’impasse depuis plus de 50 ans ».

C’est une étape importante, mais bien que ce comité ait pu faire des progrès sur l’embargo commercial, l’immigration, et le passage de clandestins, il n’y a simplement eu aucune indication que le gouvernement américain considère changer d’avis sur la question de la base navale.

Alors que de nombreux pays ont qualifié l’embargo américain sur Cuba d’illégal, la pression internationale pour faire fermer la base navale de la Baie de Guantanamo est encore insuffisante.

Cuba a appelé à l’invalidation du traité de 1903, arguant qu’il viole l’article 52 de la Convention de Vienne sur le droit des traités, qui proscrit tout traité signé sous la menace ou usage de la force.

Cependant, la demande de Cuba n’est pas recevable, la Convention de Vienne signée en 1969 n’étant pas rétroactive.

Certains espèrent que les Etats-Unis seront plus disposés à restituer la base une fois que la prison sera fermée. Mais il semble cependant que cela n’est pas prêt d’arriver.

Les sénateurs américains ont fait un scandale suite au déplacement de prisonniers de Guantanamo aux Etats-Unis, et les pays alliés sont de moins en moins disposés à recevoir des prisonniers qu’ils n’ont pas capturés.

Comme l’a déclaré le dirigeant cubain Raul Castro, tant que le dossier de la base navale de la Baie de Guantanamo ne sera pas clos, les relations avec les Etats-Unis ne pourront être totalement normalisées.

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