Les premiers vols transportant des migrants clandestins vers la base militaire américaine de Guantanamo, sur l’île de Cuba, sont “en cours”, a annoncé la porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt mardi.
Donald Trump, qui a lancé une vaste offensive anti-immigration dès les premières heures de son retour au pouvoir, a annoncé il y a moins d’une semaine son projet choc de centre géant de rétention pour 30.000 migrants à Guantanamo, connue pour sa prison militaire ouverte après les attentats du 11-Septembre 2001.
Ce centre de rétention, déjà existant, mais que le président américain compte porter à “pleine capacité”, est séparé de la prison, où quinze détenus sont encore incarcérés.
Le nouveau chef du Pentagone Pete Hegseth a décrit lundi Guantanamo comme “l’endroit parfait” pour les migrants sans papiers au cours d’un déplacement à la frontière avec le Mexique.
Ouverture de Guantanamo début 2002
La prison militaire de Guantanamo, enclave américaine sur la côte sud-est de Cuba, a ouvert en janvier 2002, quatre mois après les attentats du 11-Septembre, sous l’administration de George W. Bush.
Elle est devenue, pour de nombreuses ONG de défense des droits humains, un symbole des excès et de l’arbitraire dans la lutte contre le terrorisme, à cause de ses conditions de détention extrêmes, jusqu’au recours à la torture.
Les présidents démocrates Barack Obama et Joe Biden ont souhaité, l’un après l’autre, la fermer sans y parvenir.
Près de 800 détenus – dont un maximum de 680 en 2003 – sont passés par la prison de Guantanamo en plus de vingt ans.
Documents gouvernementaux à l’appui, le New York Times a révélé en septembre dernier que la base militaire était utilisée depuis des décennies par les Etats-Unis pour incarcérer certains migrants interceptés en mer.