La pensée économique du Che Guevara et les débats actuels (première partie)

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Traduction Françoise Lopez

L’un des apports essentiels du Che à la Révolution Cubaine est, sans aucun doute, sa pensée économique. Malheureusement, souvent, quand on parle de lui, on n’évoque pas cet aspect de ses idées, même alors que ses conceptions sur la construction économique dans le socialisme ont été fondamentales dès le début de notre Révolution, cohérentes avec les concepts essentiels de Fidel sur ce terrain et d’une valeur conceptuelle indiscutable.

Pour toutes ces raisons, il est très important de revenir sur certains aspects de ce qui constitue la substantifique moelle de ses idées sur l’économie politique du socialisme et en particulier quant, pour certains camarades, les solutions des problèmes actuels sont d’ouvrir la porte au marché et de réduire le rôle de l’État dans l’économie.

À partir de la victoire de janvier 1959, le Che a assumé un certain nombre de responsabilités dans le domaine de l’économie qui l’ont amené à occuper des postes à la direction du département d’industrialisation de l’INRA, la présidence de la banque nationale de Cuba et enfin à être ministre de l’industrie à partir de 1961. Dans tous ces postes, il a fait un travail intense mais surtout, il nous a montré l’importance de consacrer du temps aux études, même au milieu des responsabilités les plus complexes comme le ferait aussi Fidel Castro tout au long de son existence.

Le Che a été un homme extraordinaire dans beaucoup de sens mais sa constance dans l’étude des problèmes économiques en particulier a été exemplaire. De cette façon, il s’est plongé dans l’étude du Capital avec Anastasio Mansilla, un professeur hispano–soviétique considéré comme une autorité dans la connaissance de l’œuvre de Marx, il a étudié les mathématiques appliquées à l’économie avec Salvador  Vilaseca, un célèbre professeur d’université cubain qui s’est consacré à la recherche sur ce qui, à l’époque, était encore des sciences presque inconnues à Cuba dans les années 60 comme la programmation linéaire et le développement naissante de l’informatique.

Il y a cela un énorme enseignement et un énorme exemple si nous tenant compte du fait que dans tout ce processus de conception des idées du Che, il y a aussi eu de nombreuses polémiques dans le camp socialiste.

En effet, entre 1960 et 1965, il y a eu de profondes réformes économiques dans les pays socialistes européens qui proclamaient de plus en plus qu’il fallait développer le marché dans les conditions du socialisme, mais avec une vision dans laquelle les positions qu’ils allaient prendre face aux insuffisances du système de direction en vigueur allaient s’écarter du perfectionnement possible de la planification et du rôle de l’être humain dans la construction du socialisme.

Le Che connaissait très bien les sujets qui étaient discutés, et au débat qui se développait autour de ceux-ci, ont aussi participé des scientifiques familiarisés avec les réformes en Europe et qui exposaient leur point de vue en les incorporant à la discussion à Cuba où ils ont été invité par le Che.

Ce fut le cas de Charles Bettelheim, un marxiste français défenseur du calcul économique ou d’Ernest Mandel, un économiste belge trotskiste à ce moment-là qui exposaient des critères très différents sur ces sujets. Y ont également participé de célèbres penseurs de gauche comme Paul, Baran et Paul, Sweezy, des États-Unis et d’autres économistes latino-américains qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué au débat organisé par le Che et dont plusieurs travaux ont été publiés pendant ces années-là à Cuba.

Comme nous l’avons déjà noté, ce n’était pas une situation idéale pour développer ces discussions mais les préoccupations du Che concernant la théorie qui devait présider aux transformations révolutionnaires dans la situation politique et économique que traversait Cuba dans les premières années des années 60, ont prévalu.

C’est l’époque à laquelle le sectarisme est apparu en 1962, la seconde réforme a été menée à bien, de 1963, à partir du processus de lutte des classes dans les champs, même la lutte contre les bandits, qui va durer de 1961 à 1965 et aura un coût énorme pour le pays–qui a subi des pertes de centaines de vies et des dépenses d’environ 1000 000 000 de dollars pendant ces cinq années–sans oublier les énormes tensions qu’a provoqué la crise d’octobre 1962.

Tout cela a eu une incidence sur la réalité cubaine, c’est pourquoi développer dans ce contexte un débat économique qui va de la réflexion sur les concepts aux effets pratiques était réellement un très gros effort pour ces années-là, et le Che l’a mené à bien avec une grande discipline et une grande honnêteté, convaincu de l’importance de l’économie politique dans la construction du socialisme.

Source en espagnol :

http://www.cubadebate.cu/

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